Au terme d’un marathon de quatre mois, le Grenelle de la Mer vient de se clore. La conclusion prendra la forme d’un discours prononcé, aujourd’hui depuis Le Havre, par le Président de la République. Explications
Pour Christian Garnier, Vice-président de France Nature Environnement : « La France semble se réveiller d’un trop long sommeil et prendre la mesure de ses responsabilités et de ses atouts en tant que deuxième nation maritime mondiale. Ce Grenelle de la Mer représente un changement de cap considérable, une sorte de révolution culturelle. La France, à la suite des travaux de ce Grenelle, change de regard sur les mers dont elle possède plus de 11 millions de km2. Nous avons pris conscience de la menace que représentent une attitude irresponsable et la course au profit immédiat. Mais à présent, la mer apparaît aussi comme un laboratoire exceptionnel pour un développement soutenable, équitable, et la protection de l’environnement va devenir un facteur fondamental de progrès économique. » Christian Garnier ajoute : « Cet enjeu est particulièrement fort outre-mer. Là, comme ailleurs, la concrétisation des engagements pris passera par la reconnaissance du travail remarquable de nos associations, et de leur implication dans la concrétisation des nouvelles orientations. »
La mobilisation du mouvement FNE
Dans un délai quasi intenable, FNE a réussi à organiser l’expression de ses 3000 associations, sur un dossier multiforme. La fédération a mis sur la table des négociations un peu plus de 150 propositions, dont la plupart se sont retrouvées intégrées à différents degrés dans les engagements finaux. Ceci a été rendu possible par le travail mené, depuis des années, par des associations fédérées telles que les Naturalistes de Mayotte, l’ASSAUPAMAR (Martinique), Bretagne Vivante, la SEPANSO, l’URVN, Surfrider Foundation Europe, la Ligue pour la Protection des Oiseaux…
Des consensus et des avancées
FNE rend hommage à un travail convergent de l’ensemble des organisations environnementalistes et les ententes passées avec plusieurs grandes organisations syndicales et professionnelles sur des sujets potentiellement très conflictuels comme la pêche ou le transport maritime. FNE salue l’attitude généralement constructive de l’ensemble des acteurs, en dépit de points de vue parfois très contradictoires. Cela a permis un assez grand nombre de concessions mutuelles : reconnaissance du droit des activités économiques de se développer de manière encadrée, d’une part ; acceptation de la nécessité de limiter l’exploitation des ressources, de protéger efficacement les écosystèmes marins et littoraux, de réglementer ou d’interdire certaines pratiques, de renforcer la lutter contre les pavillons de complaisance, de reconvertir certains pans d’activités, de veiller aux conditions de travail décentes tant en France que dans les pays émergents, d’autre part.
Pour Sébastien Genest, Président de France Nature Environnement : « Tout ceci constitue un pas en avant que nous attendions avec un brin d’inquiétude et néanmoins beaucoup d’espoir. Le principe de la gouvernance à cinq a été clairement réaffirmé et il faut s’en réjouir. Ce n’est évidemment pas la fin du voyage. Au-delà de la concrétisation de ces mesures, un travail important reste à effectuer sur bon nombre de points qui ne sont pas réglés ».
Association régionale de protection de la Nature et de l'Environnement
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