La "Surveillance estivale"

Le petit journal de la surveillance estivale

Publié le 1er août 2012 par Laëtitia DUPUIS

Vendredi 8 juin

Les premiers écovolontaires sont arrivés le samedi 2 juin : 2 personnes pour le centre de sauvegarde et 6 personnes pour la surveillance estivale. Tous ont participé activement aux comptages sur le terrain, à la protection des zones de repos et à la sensibilisation du public.

Solenn, 22 ans, provenant du Lot-et-Garonne nous fait part de ses premiers sentiments : " Après une présentation rapide de la baie de Somme et de sa faune atypique, nous, écovolontaires, avons été mis en situation dès l’après-midi. L’observation à la longue vue nous a valu une longue marche dans la vase, faisant s’échapper des couinements de nos bottes. Les sorties terrain se déroulant assez tôt et plutôt tard dans la journée, nous apprécions le soir de prendre une infusion qui nous rechauffe le corps, après avoir observé les phoques, nous réchauffant le coeur. Par équipes de 2 ou 3, nous nous placions à différents points stratégiques de la baie : les postes de comptage et de surveillance, mais aussi le point d’observation, destiné à informer toute personne désireuse de voir et mieux connaître les 2 espèces de phoques en baie de Somme. La sensibilisation du public tournait principalement autour de la nécessité de ne pas déranger les couples mère-petit Phoques veaux marins afin d’éviter une séparation irréversible. La surveillance consistait à compter les individus des 2 espèces, à repérer une naissance potentielle et s’assurer que les promeneurs n’approchent pas à plus de 400 m des phoques. Cela permettait aussi de s’instruire sur les différents oiseaux de la région. L’ambiance au gîte permet de se sentir immédiatement intégrés et utiles, nous faisant oublier la dureté du climat Picard en ce mois de juin !"

samedi 16 juin

Daniel, 49 ans, habitant non loin de notre magnifique littoral, benevole à Picardie Nature depuis quelques années et ecovolontaire durant les 15 derniers jours, nous exprime ses sentiments. "J’ai une bonne connaissance de la Baie de Somme, j’y pratique la randonnée, le kayak et le bateau. J’aide les écovolontaires à mieux la connaitre. Après deux semaines de sorties quotidiennes, les couinements des bottes dans la vase se sont peu à peu estompées, laissant place au glissement sur la slikke. La petite histoire de la semaine : 2 écovolontaires parties en équipe pédestre au nord de la baie, ont rencontré un essaim d’abeilles les poursuivant. Macha et Marie suivies à la VHF par Régis, ont pris leur courage à 2 mains, ont surmonté leur peur et ont ainsi pu continuer leur suivi de la popualtion de phoques. A leur retour au gite une infusion les a réconforté. La météo nous a permis d’effectuer une sortie en bateau, ce qui nous a permis de mieux différencier les 2 espèces de phoques qui peuplent la Baie et aussi de pouvoir faire des photos qui seront exploitées par Christine pour la photo-identification des individus. Malgré le temps instable et venteux la surveillance estivale pu être accomplie par les écovolontaires et j’ai pris beaucoup de plaisir à en faire parti !"

Samedi 23 juin

Céline, 30 ans, provenant du Nord de la France, est passionnée de photo, elle a découvert la baie de Somme autrement... "Entre pluie et beau temps, nuages et ciel clair, la baie se couvre et se découvre au fil de l’eau. Les marées propices à la découverte de la faune et de la flore nous dévoilent leurs secrets de l’aurore au crépuscule. Au loin, on croirait entendre des couinements et l’on distingue de nombreuses silhouettes longues, épaisses et sombres...très vite, de sympathiques écovolontaires de Pic’Nat viennent à la rencontre des curieux venus admirer les rois de la baie. La plage permet d’admirer le paysage et de prendre du repos ; certains y photographient la nature, d’autres campent en buvant un café ou des infusions et pique-niquent sur place car des événements heureux sont survenus les 20 et 21 juin derniers. Les yeux grands ouverts et plein de malice, tous sont aux aguets pour découvrir avec bonheur les petits phoques. L’équipe des gilets bleus s’occupe des nombreux visiteurs, transmet leurs observations et les accompagnent chaque jour.
7h00 du matin du côté de la Mollière : les dunes nous offrent un spectacle incroyable et une vue sur la mer imprenable... Nous faisons partie d’un tableau vivant, il pleut du sable sur nous et le vent nous fait vasciller de temps en temps... La colonie de phoques est au repos et profite d’un soleil fort agréable installé pour la journée... Nos yeux aguerris comptent presque une centaine d’individus sur les reposoirs et parfois meme dans le ciel, les nuages copient ce paysage unique. Aller, il maintenant l’heure de rentrer pour que tous se racontent la matinee passée...
Le déjeuner est convivial et autour de cette belle tablée de 8, nous sommes soulagés d’apprendre qu’un bébé phoque retrouvé échoué a été pris en charge par nos membres ce midi ! Ouf ! Cette petite de 10kg, joliement nommée "Islette" est en très grande forme grace aux attentions apportées par les découvreurs et l’équipe du centre de sauvegarde qui l’a prise en charge
 !"

Samedi 30 juin

Maxence, 21 ans, provenant du Nord de la France, participait pour la seconde fois à la surveillance estivale : Une nouvelle semaine s’achève en baie de Somme. entre soleil éclatant et nuages menaçants, les écovolontaires de pic nat ne ménagent pas leurs efforts. Ces derniers jours ont été marqués par l’apparition d’un nouveau petit phoque au centre de soins. Après de longues heures à lutter contre le courant, la petite femelle a finalement pu rejoindre sa congénère. Elle a alors bénéficié de toute l’attention de l’équipe de soigneurs. Il reste cependant beaucoup de travail à accomplir et beaucoup de personnes à sensibiliser afin d’éviter d’autres échouages. N’hésitez donc pas à rejoindre l’équipe, nous vous attendons avec impatience...

Samedi 7 juillet

Ayant postulé après la date limite de dépôt des dossiers, Mathieu 22 ans, n’avait pas prévu de participer à la surveillance estivale 2012. Cependant, suite à un désistement nous l’avons contacté pour qu’il participe pendant une semaine, voici son récit : Nous sommes le vendredi 29 juin en Bretagne. Un mail arrivé à l’improviste m’informe que l’équipe de Pic Nat a besoin de renfort pour la semaine du 30 juin au 7 juillet. Le décision de rejoindre l’équipe en baie de Somme est rapide et le bouclage des valises tout aussi efficace. Le lendemain première rencontre avec l’équipe : beaucoup de nouvelles têtes d’un coup, c’est le choc ! Mais l’appréhension des premiers contacts passe vite et l’heure d’aller sur le terrain est déjà arrivée. Cette fois-ci c’est le contact avec la baie de Somme qui est un choc : étendues immenses où serpentent de nombreux chenaux, quelle superbe lumière ! Une fois la longue-vue installée, c’est un autre visage de la baie qui s’ouvre à moi. Dans l’intimité d’un banc de sable lointain, se prélasse un certain nombre de phoques. La semaine promettait d’être enrichissante et pleine de surprises. Des points d’observation à l’exposition, en passant par les divers points de comptages sur le terrain, la fin de la semaine arrive vite et l’idée de quitter les écovolontaires m’attriste beaucoup. Cette fois, ce sera le retour à la "vie normale" qui va être un choc ! Finalement on s’habitue très vite à ce remue-ménage réglé par les horaires des marées... vivement la saison prochaine.

Samedi 14 juillet

Valérie, 42 ans, originaire de la Vienne participait pour la troisième année à la surveillance estivale : "Ca y est le moment tant attendu est arrivé. Je roule vers Saint Valery sur Somme pour à nouveau rejoindre l’équipe de la surveillance estivale. L’accueil au gîte est toujours aussi chaleureux. Je retrouve l’équipe de Picardie nature, des anciens écovolontaires sont également au rendez vous et je fais connaissance avec les nouveaux venus.
Après la formation, pour nous remettre dans le bain, direction le terrain.
Et ils sont bien là, tranquille sur les reposoirs : les Phoques veaux marins et les Phoques gris. J’aperçois les couples mères-petits de Phoques veaux-marins. Un coup d’œil dans la longue vue et quel plaisir de les revoir. Les petits sont en train de téter, les adultes sont plongés dans une longue sieste et se grattent de temps à autre.
Pendant deux semaines, j’alterne entre le point d’observation, sortie bateau, l’exposition et les comptages terrestres depuis la Molière, le blockhaus du Hourdel ou la réserve naturelle. Je dénombre les phoques, j’informe les personnes parfois surprises et souvent très intéressées par nos explications.
Il y a aussi des évènements uniques :
- 7h du matin, me voilà en route au côté de Laetitia pour aller chercher Tibidy, un jeune phoque échoué sur la plage du Crotoy.
- Une fin d’après midi, Christine sort rapidement le bateau pour une tentative de récupération d’un autre petit échoué dans le port du Hourdel.
- Petite escapade à Berck pour prendre des nouvelles de nos collègues et j’en profite pour jeter un œil sur les phoques de la baie d’Authie.
En dehors des séances de terrain, la vie au gîte est rythmée par les échanges culinaires, les parties de tarot, les discussions sur les parcours de chacun et les parties de franches rigolades.
Tous les jours, la baie nous offre une image différente. Elle est toujours aussi belle tant sous la pluie que sous le soleil. Mais ici le temps passe vite, trop vite. Dernier terrain, dernier coup d’œil sur la colonie de phoques et il est déjà temps de reprendre la route.
Prochain retour prévu pour le relâcher des jeunes phoques du centre de soins dans la baie...
"

samedi 21 juillet

Mathilde, 24 ans, n’en est pas à ses premières expériences : la baie de Somme et les phoques, elle connaît déjà ! Elle a étudié les Phoques gris en exploitant les données de balises gsm sur d’autres sites, et elle était présente lors des captures en mai dernier.
C’est parti pour ma quatrième surveillance estivale. Le temps est au beau fixe. Dès mon arrivée au gîte, je retrouve la vie en collectivité, et très rapidement mes anciennes habitudes, facilitant mon intégration aux sein de l’ensemble des écovolontaires. Pour ma première sortie terrain, je suis partie au point d’observation pour la sensibilisation. Quel plaisir de retrouver les phoques gris ainsi que les phoques veaux marins et de les faire découvrir au public tout en leur expliquant leurs moeurs. Les jours suivants ont été rythmés par les comptages à différents points stratégiques de la baie, nous permettant de voir au mieux les multiples reposoirs. La journée que j’attendais avec tant d’impatience arriva rapidement : la sortie en mer, me permettant de revoir certains des phoques balisés quelques semaines plutôt. Le temps passé lors de ces semaines d’écovolontariat passant à une grande vitesse et venant d’une toute autre baie, je repostulerai l’été prochain afin de venir de nouveau observer les phoques de la baie de Somme.

Samedi 28 juillet

Vanessa, 24 ans, originaire du Périgord participe à la surveillance estivale pour la première fois pour une durée de 7 semaines. Elle est restée 5 semaines en baie de Somme et 2 en baie d’Authie.
"Départ pour la baie d’Authie. Je quitte le gîte et les 16 volontaires pour rejoindre Marie sur l’esplanade de Berck-sur-mer. Quelle surprise de voir les phoques d’aussi près ! Malgré les conditions météorologiques, difficiles la première semaine, avec un vent atteignant parfois la force 7 et les pluies intermittentes, les Phoques veaux-marins et les Phoques gris étaient toujours présents, avec un comptage maximum de 64 individus. Les visiteurs étaient également nombreux avec plus de 500 adultes présents le dimanche 15 juillet pour venir les observer. Cette semaine fut aussi ponctuée par la découverte d’un cadavre de Marsouin commun au ras des dunes Berckoises par des promeneurs. L’arrivée de Macha le samedi suivant se fit avec le soleil, les phoques étaient toujours présents mais avec des effectifs moindres. Ces deux semaines m’ont permis de bien comprendre les habitudes des phoques de la baie d’Authie. Les changements de banc à certaines heures, le spectacle de la descente des phoques dans le courant de l’Auhtie ou de leur remontée à marée haute le long de l’épi 17. Et au moment du grand froid, rien de tel qu’un chocolat chaud offert par les sauveteurs de la SNSM ! Bref, que de bonheur que de travailler à berck".

Samedi 4 août

Yann, 18 ans, originaire de Nord a découvert l’écovolontariat avec Picardie Nature :
" Ma cinquième semaine en baie de Somme vient déjà de se terminer et je n’ai pas encore eu le temps de m’ennuyer ! Aussi bien sur le terrain qu’au gîte ou en escapade, chaque instant de la journée est riche en événements. Je n’avais jamais fait d’écovolontariat avant d’arriver ici, à Picardie Nature, de plus je n’étais jamais venu en baie de Somme.... j’arrivais donc en ne connaissant presque rien. Heureusement les habitués de pic nat et les écovolontaires déjà présents nous ont très bien aidés à apprendre les différents reposoirs des phoques et les choses à savoir sur les deux espèces de phoques... A chaque nouvelle semaine le relais nous revient et c’est à notre tour de partager les quelques connaissances que l’on a avec les nouveaux. Cependant, même au bout de 4 semaines, on en apprend tous les jours et de tout le monde. Que de nouvelles anecdotes et précisions dont nous font part, au quotidien, les plus habitués. Je pourrais aussi évoquer plusieurs visiteurs, au point d’observation, qui me racontaient des moments vécus... Il y a encore quelques jours, un monsieur m’expliquait la vitesse de l’ensablement de la baie et la différence par rapport à quelques années auparavant. Le fait de voir beaucoup de personnes au gîte ou sur le terrain permet de nous apprendre diverses choses sur différents sujets... On en apprend beaucoup grâce au contact avec les gens mais quoi de tel que d’observer... En bateau ou sur terre, il y a toujours quelque chose à observer en baie de Somme : les derniers petits phoques nageant à côté de leur mère, un paysage de caractère avec un ciel où le soleil tente de se frayer un chemin au milieu des nuages tourmentés, une montée de la marée aussi rapide que menaçante... La baie de Somme nous offre toujours des spectacles bien différents que ce soit le matin au soleil levant, l’après-midi quand les visiteurs se font bien plus fréquents ou le soir quand le calme est le climat dominant. Bref, chaque jour avec Picardie Nature, au côté d’une équipe sympathique et au bord d’une nature vivante, ne peut être qu’enrichissant et captivant."


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